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 trust is a lie - James

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Fenrir

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MessageSujet: trust is a lie - James   trust is a lie - James Icon_minitimeDim 16 Jan - 18:56

Un soupir quitte ses lèvres. Un bruit léger parce qu'il ne veut pas réveiller l'homme à côté de lui, mais finalement pas si silencieux que ça parce que, peut-être, il aimerait justement qu'il ouvre les yeux. Ils doivent parler, mais c'est une discussion qu'il ne veut pas avoir. Pas alors que c'est son père qui le force à l'avoir. Heureusement, ou non, James est toujours endormi et il ne peut s'empêcher de sourire un peu l'observant. Il ne le ferait pas si l'autre pouvait le voir, aussi niai qu'il est à cet instant, mais ils ne sont que deux dans cette petite chambre, dans ce lit trop peu confortable qui n'est pas le leur. Dans ce quartier qui n'est ni celui de la famille de James, ni de la sienne, en terrain neutre. Se cacher pour vivre un semblant de romance interdite entre deux familles rivales, tout cela à un goût de déjà vu. Peut-être une histoire que lui a un jour racontée son père, une de celles écrites dans les temps d'avant, une de celles que les Transfigurateurs ont pu récupérer.

Il se tourne dans le lit pour mieux observer le blond assoupi. Le drap recouvre à peine leurs corps nus et il y a un soupçon de marque violacée sur son cou. Ils doivent se retenir pour ne pas avoir à justifier leurs échanges charnels à leurs familles respectives. Du moins, pour James. Maintenant que le père de Fenrir a percé son secret à jour, il n'a plus vraiment grand-chose à cacher si ce n'est peut-être l'ampleur des sentiments qu'il ne comprend pas lui-même. Son doigt vient se perdre un instant sur sa nuque, un geste presque tendre, avant de remonter vers les mèches blondes et de tirer dessus. Il ne veut pas parler, mais il le doit. Pour sa famille. Pour sa lignée. Pour ses ancêtres. Et surtout, pour ne pas décevoir son père. Il sera l'héritier un jour, il doit se montrer à la hauteur, en être digne.

"James, réveille-toi." Il tire une fois de plus sur la mèche, une moue boudeuse au bout des lèvres. "Si passer du temps avec toi se résume à t'écouter ronfler pendant deux heures, je crois que je serai occupé la prochaine fois." Il se rapproche encore du blond pendant qu'il émerge, un sourire un peu espiègle illuminant son visage tandis que sa main vient se poser sur sa cuisse nue. "C'est apprendre tous les secrets de ta famille qui te fatigue autant ?" Il n'aime pas ce qu'il est en train de faire et il aime encore moins parler de ça avec James. Tous les deux seront héritiers, tous les deux sont élevés comme tels, tous les deux ont cette pression constante sur les épaules. Il aime la légèreté de sa relation avec lui, peu importe ce qu'elle est réellement. Il n'a pas envie de l'alourdir de toutes les choses qui font que la vie n'est pas si drôle, en dehors de ces murs.

Il n'a pas envie de le trahir non plus. Ils n'appartiennent pas au même monde, mais il aurait aimé que les choses soient plus simples. Que les quatre familles forment une réelle alliance comme elles étaient censées le faire, qu'il n'y ait pas toutes ces trahisons et batailles dans l'ombre. Toujours afficher un sourire pour mieux trahir l'allier qui est en réalité l'ennemie. C'est ce qu'il détestait chez ses parents, mais c'est exactement ce qu'il est en train de faire à son tour. Il ne vaut pas mieux qu'eux ou bien peut-être que si, puisqu'il se fait du mal, puisqu'il fait du mal à James, pour eux. "Je suis certain que les Illusionnistes ont bien plus de secrets qu'ils ne le laissent paraître." Comme tous les autres, finalement. Comme tout le monde. Comme eux deux.
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James

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MessageSujet: Re: trust is a lie - James   trust is a lie - James Icon_minitimeDim 16 Jan - 20:08

Des légers bruit au loin dérangent un peu sa torpeur, mais il refuse encore de se réveiller quelques secondes, bercé par la chaleur dans son bas-ventre, par la béatitude dans ses pensées. Le contact dans sa nuque le fait frissonner, mais tout ce qu’il offre en réponse aux râlements de son amant, c’est un petit sourire paisible et moqueur. Juste quelques minutes de plus. Juste quelques minutes encore loin des problèmes de famille, loin du secret qu’ils partagent, loin de la solitude et de l’angoisse qui marquent chaque nouveau jour qui passe. Juste quelques minutes dans ce cocon trop parfait et trop fragile.

“Fais pas genre. T’adores me regarder dormir. Pervers.” C’est endormi encore, c’est pâteux, mais pourtant, ses yeux se rouvrent doucement et papillonnent jusqu’à se poser sur Fenrir avec une affection qu’il peine encore à cacher vraiment. Un faux rire amusé s’échappe de ses lèvres à sa question et il lève les yeux au ciel avant de s’étirer, puis de se redresser en passant une main dans ses cheveux. “T’es bien placé pour parler, c’est ta famille qui garde tous les secrets de l’histoire, non ?” Il n’est pas sûr d’avoir très envie de parler de sa famille. Ils ne le font pas trop, d’habitude, si ce n’est pour expliquer les larmes sur leurs joues, la pression sur leurs épaules. Pourtant, rien ne lui semble vraiment sortir de l’ordinaire. Pourtant, tout ce qui importe, c’est les quelques minutes qu’ils peuvent encore dérober au reste du monde.

“Oh sans doute. Au moins autant que vous.” Un petit sourire espiègle vient flotter sur ses lèvres alors qu’il caresse la joue du jeune homme, et il pose un léger baiser au coin de ses lèvres avant de se relever pour aller faire couler du café. “Pourquoi tu parles de ça tout d’un coup ? Tu sais quelque chose que je ne sais pas ?” C’est un peu étrange, à bien y réfléchir. Ou peut être qu’il lui avait raconté quelque chose qu’il n’avait pas fini, hier soir. Les souvenirs sont un peu vagues, rendus flous par la bouteille de whisky qui git au pied du lit, vide. Peut être qu’il a dit quelque chose qu’il n’aurait pas dû dire. Ce n’est pas très grave, pourtant. C’est Fenrir. Malgré tous les doutes qu’il peut avoir sur le monde, il n’en a jamais vraiment eu sur Fenrir.

La café est posé dans les mains du brun tandis qu’il s’assoit sur sa taille avec le sien, le sirotant doucement en observant le visage de l’autre. Son pouce, tendrement, vient dessiner les contours du bleu qui se devine sur sa joue, sa mâchoire se serrant un peu tant la provenance lui en est évidente. “Ca va, Fen ?” L’inquiétude n’est pas vraiment cachée. Il n’avait pas l’air en forme, en arrivant, hier, et le bleu est récent, trop récent pour qu’il en connaisse la source. Quelque chose a dû arriver. Et s’il n’a pas envie de le forcer à en parler, il se refuse à fermer les yeux comme tous les autres le font sans cesse. “Tu veux toujours pas que je l’enferme dans une petite cage pour quelques heures ? Juste quelques heures.” Il n’a pas le droit de lui faire du mal. Il n’a pas le droit de l’humilier de cette manière. Du bout de ses doigts, quelques fausses flammes s’envolent. Il ne sait toujours pas vraiment contrôler la colère.
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Fenrir

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MessageSujet: Re: trust is a lie - James   trust is a lie - James Icon_minitimeLun 17 Jan - 20:45

C'est tendre entre eux, à la lueur du soleil du matin qui filtre à travers les fins rideaux. Il observe James dans cette lumière qui est si douce qu'il a l'impression, pour quelques minutes, que la vie est simple. Il aimerait rester ainsi, ignorer la voix dans sa tête qui le pousse à briser le moment pour parler de la seule chose qu'il n'a pas envie d'aborder. Il s'aventure sur le terrain déjà un peu bancal et le blond rit doucement, lui rétorque quelque chose de tellement vrai qu'il ne sait pas vraiment quoi répondre. Il a raison. Les secrets, toutes les familles en ont, mais il ne peut nier que les Transfigurateurs les collectionnent depuis des temps reculés. Ils en créent aussi, en inventent pour brouiller encore plus les pistes. Les secrets, c'est quelque chose qu'il est censé maîtriser, pourtant son père ne lui a pas encore assez fait confiance pour lui montrer tous ceux qu'ils ont accumulés. Les trésors de maintes générations avant lui, celles qui ont connu un monde qu'il ne peut imaginer que parce que ses parents lui racontent comment c'était, avant.

Il attrape la tasse brûlante, accueille volontiers le poids sur sa taille et il ne peut s'empêcher de sourire encore, en espérant qu'il apparaisse plus tranquille que la tristesse qui se réveille en lui. Que la culpabilité qu'il sent dans son cœur. "Il y a sûrement des tas de choses que je sais et que tu ne sais pas. Et inversement." C'est vague, trop, mais c'est vrai. Peut-être que s'il omet de lui avouer des informations, ce n'est pas réellement un mensonge, ni vraiment une trahison. "Non, c'est juste que... Tu sais, le temps passe. Et bientôt, ce sera à nous de prendre la suite. J'y pense souvent. Pas toi ?" Il voit ses parents vieillir, il voit son père se perdre un peu plus à chaque transformation et il sait, au fond, que ce sera bientôt son destin à lui. Qu'il arrive certainement plus vite qu'il ne peut l'imaginer. Il n'a jamais pris le temps de s'arrêter pour penser à s'il voulait de cette vie. Peu importe ce qu'il veut, c'est son devoir. C'est son sang. La raison de sa naissance, même.

Il ne peut empêcher le moment de recul incontrôlé lorsque James touche sa joue du bout des doigts. Il n'a pas mal, pas vraiment. Pas physiquement, du moins. Il sait que le blond sait. Il avait voulu lui cacher avant, mais il a toujours eu du mal à retenir ses émotions avec l'autre. Il sait, mais il a le réflexe stupide, un peu triste aussi, de vouloir nier. De réellement mentir, cette fois-ci. Comme pour protéger celui qui ne devrait pas l'être. "C'est rien, je me suis blessé en m'entraînant." Il sourit encore, pour ne pas inquiéter James et dépose un baiser volé sur ses lèvres. Il rigole même en entendant les menaces et il y a une chaleur agréable dans son corps à l'idée que quelqu'un le défende ainsi. C'est ridicule, ils ne sont que des gamins encore, forcés à grandir trop vite. "Je vais bien James, ne t'inquiète pas. "

Il se redresse contre les oreillers, gardant l'autre proche de lui et prenant une gorgée du café encore trop chaud. "Hier, ma mère m'a dit que les gens comme nous, les Transfigurateurs, on avait une faiblesse." Il parle à voix basse, comme pour être certain que personne d'autre que James n'entende alors qu'il sait très bien qu'ils ne sont que tous les deux. Au fond, il ne serait pas si surpris que ça de savoir que son père à envoyer quelqu'un pour les épier, l'oreille collée à la porte pour tenter de les entendre. Pour troubler l'intimité qu'ils n'ont pas, mais qu'ils tentent désespérément de voler malgré tout. Malgré les risques. "Elle m'a dit que parfois, se transformer trop souvent pouvait être dangereux. Je n'en sais pas vraiment plus, mais je suis presque certain que c'est quelque chose qu'ils essayent de cacher. Des autres familles, mais de la nôtre aussi." Ce n'est certainement pas ce que son père avait en tête lorsqu'il l'a envoyé sonder James pour lui soutirer les secrets les plus inavouables des Illusionnistes. Mais peu importe, le blond doit pouvoir lui faire confiance. Une confidence pour une confidence, c'est ainsi que ça fonctionne en général. 
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MessageSujet: Re: trust is a lie - James   trust is a lie - James Icon_minitimeLun 17 Jan - 22:38

Les inquiétudes de Fenrir continuent d’emplir la pièce, et finalement, il est bien forcé d’écouter. Déjà, il fuit ses problèmes autant que possible, et pourtant, aux côtés de Fenrir, ils paraissent toujours moins grand, moins infranchissables. A ses côtés, il a l’impression qu’il peut parler de tout, tout avouer, et qu’il ne sera pas jugé. Que ces quatre murs un peu moisis, un peu trop neutres, enfermeront ce qu’ils se disent et emportera le tout dans la tombe. Dans quelques années, il reviendra dans cette pièce pour tout brûler, de ce sol miteux à ces murs qui n’ont rien retenu, ces passoires qui lui ont donné une impression de sécurité bien trop fausse, brûler tous les souvenirs qu’ils avaient pu partager pour pouvoir haïr plus fort. Il espèrera que Fenrir l’apprenne et en souffre, sans vraiment y croire. Mais aujourd’hui, il l’aime, cette pièce trop petite, cette prison de tendresse.

“Si.” Ses yeux se détournent doucement, par réflexe. Il y pense tout le temps. Artemia est à la tête de sa famille, déjà, plus jeune couronnée d’entre eux tous, reine avant d’avoir eu le temps d’être enfant. Et s’il avait été mort de jalousie à son intronisation, il avait été plus jaloux qu’elle prenne de l’importance avant lui que de la couronne de métal qui avait orné son front. Pour l’instant, ils ont le droit d’être des enfants, si on peut appeler leur apprentissage sans fin une enfance. Pour l’instant, ils avaient trop de responsabilités, mais pas encore assez pour courber l’échine. Pour l’instant, ils pouvaient imaginer qu’ils auraient un peu de liberté avant que le poids du sceptre ne pèse dans leurs mains. C’est faux, pourtant. Dans leurs non-dits, il y a cette sentence qui se rapproche. Il y a ce qu’ils savent de leurs familles et qu’ils ne doivent partager avec personne pour les protéger. Et pourtant …

Il recule, et la mâchoire de James se serre un peu plus. Les marques ne disparaissent jamais vraiment, jamais des yeux. Fenrir avait fini par lui avouer à demi-mots leur source, un soir où il l’avait cuisiné, un soir où il était arrivé en pleurant, tremblant, au bord de la crise d’angoisse, et pourtant, il fuyait toujours, encore aujourd’hui, quand mis devant les faits. “D’accord.” C’est un soupir un peu triste, un peu agacé, pas contre lui mais contre cette situation, contre son impuissance, contre l’idée d’accepter, encore une fois, de ne rien faire, de ne rien dire. Mais pourtant, c’est ce qu’il ne cessera de faire. Il essuiera ses larmes et mettra de la pommade sur ses bleus, comme Fenrir le serrera dans ses bras et embrassera son front jusqu’à ce qu’il réussisse à s’endormir quand le poids du silence de sa mère sera trop dur à supporter seul. Et c’est tout ce qu’ils feront. Peut être, au fond, qu’ils n’ont jamais été libres.

Le sujet se détourne de ce qui fâche, et James garde un regard curieux sur son amant en sirotant son café. Ses yeux s’écarquillent un peu alors qu’il réalise ce que ça veut dire, alors que son coeur se serre un peu et que sa main vient passer dans les cheveux du brun. “Tu crois que ça vous blesse ? Que si tu te transformes trop, tu vas … tu vas mourir ?” L’idée lui serre un peu la gorge, mais pourtant, ironiquement, elle finit de le mettre à l’aise entre ces quatre murs qui se referment sur eux. Il avait toujours aimé les moments où ils pouvaient se permettre d’être honnête l’un avec l’autre, où ils partageaient un peu du poids de leurs secrets, alors qu’ils n’avaient le droit de le faire avec personne. “Tu penses pas qu’on a tous un truc comme ça dont personne ne parle ? Dans les familles ? Une limite claire à nos pouvoirs. Comme Artemia avec leurs marques, sauf qu’eux tout le monde le sait. Comme nous et l’asile.” Le mot flotte entre eux, avec toute ses significations presque mythiques. Tout le monde a déjà entendu parler de l’asile des Illusionnistes, mais rien n’a jamais été officiel, rien n’a jamais été confirmé, en dehors de la famille.

Il se souvient encore avoir vu ses murs pour la première fois, il y a des années de cela. Un rite de passage, pour apprendre à ne pas abuser des bonnes choses, pour ne pas utiliser son pouvoir à mauvais escient. Il se rappelle que sa seule réponse avait été de créer des papillons devant les yeux de sa mère, et qu’elle avait soupiré parce qu’il n’avait rien compris. Il déglutit un peu en se souvenant de la dernière fois où il a vu l’asile de près, de trop près, où il a découvert ses secrets de l’intérieur. Il termine son café d’une traite et se laisse tomber aux côtés de son amant en allumant une cigarette. Puis, il lui attrape la main. “Fenrir, je peux te dire un secret ?” Il n’est pas sûr de pouvoir garder cela pour lui pour toujours. Pourtant, la seule personne à qui il pourrait en parler a de nouveau commencé à ignorer son existence, et il a peur d’exploser si quelqu’un ne lui dit pas qu’il n’a rien imaginé, qu’il n’est pas, ou pas encore, devenu fou.
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Fenrir

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MessageSujet: Re: trust is a lie - James   trust is a lie - James Icon_minitimeMar 18 Jan - 21:54

C'est facile de se livrer à James, c'est rassurant surtout. Ils n'ont pas une vie normale, mais avec lui, il a toujours eu l'impression qu'elle apparaissait un peu plus simple, un peu moins solitaire. A travers leurs baisers volés, au son d'un rire partagé sous la couette, par les traces de larmes essuyées d'un geste tendre. Pendant un instant, il se dit qu'il pourrait trahir la confiance de son père et de toute sa lignée pour l'homme assis sur sa taille. Il pourrait se confier et écouter l'autre se confier sans que jamais les mots secrets ne quittent ces murs. Quand il repensera à ces moments, il réalisera sûrement que c'est ça l'amour. Qu'il y a goûté trop jeune, sans savoir ce que c'était réellement, et qu'il ne le retrouvera plus jamais. Que tous les sentiments puissants n'auront pas suffi à s'opposer à des années de paroles trop dures, de coups répétés, de sang séché, de propagande familiale. Qu'il trahira, malgré tout.

Il parle et il a mal à l'âme quand James s'inquiète pour lui, parle à son tour. Il ne mérite pas ça et il a un peu l'impression de le regarder pour la dernière fois. De le tenir dans ses bras pour la dernière fois. De l'aimer comme il le mérite pour la dernière fois. "Mourir ? Sûrement." Il l'affirme d'un ton plus détaché qu'il ne l'est vraiment, mais, à cet instant, ce n'est pas mourir qui lui fait peur. C'est le perdre à lui. Il mentionne l'asile et finalement, ils y arrivent, aux faiblesses des Illusionnistes. Ce qu'il était venu chercher, mais qu'il espérait au fond ne jamais savoir. Tout aurait été plus simple si le blond ne savait pas. Qu'il fasse semblant de ne pas savoir. Pour les sauver. "Oui, je pense que tous ceux qui ont un pouvoir ont une contrepartie. Je trouve ça presque normal, pas toi ? L'univers nous donne trop, alors il doit nous reprendre quelque chose, à moment donné. Pour l'équilibre." 

Ils sont là où il avait voulu mener la discussion, mais il voit que James va parler à nouveau et il a envie de le faire taire d'un baiser. De lui faire oublier le train de ses pensées en laissant ses mains explorer le corps qu'il ne connaît que trop bien, à force. Que le moment passe pour ne jamais revenir, que les confessions s'arrêtent ici pour que jamais elles ne puissent être utilisées contre lui. Il hésite une seconde tandis que l'autre allume une cigarette et c'est trop tard, il parle à nouveau. Ce sont exactement les mots qu'il attendait et il les déteste. Sa main vient serrer celle de son amant et il le regarde dans les yeux. Il voit le trouble, le besoin de partager le doute pour que le fardeau soit moins lourd à porter. Il veut le porter avec lui, et pour quelques heures au moins, ça l'aidera. Avant de le détruire. "Bien sûr que tu peux. Tu me fais confiance, non ?" Les mots sont acides, le sourire qu'il affiche n'est qu'un masque. Il ne peut pas lui faire confiance, il ne devrait pas.
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MessageSujet: Re: trust is a lie - James   trust is a lie - James Icon_minitimeMar 18 Jan - 22:19

Sûrement. C’est tout ce qu’il dit et James soupire un peu avant de hausser les épaules. Sûrement. Ca devrait lui faire de la peine, ou l’inquiéter plus encore, mais finalement, ça ne l’atteint pas vraiment. Il a raison, après tout. Ce n’est que justice. Les choses s’équilibrent. L’univers se doit de les limiter comme toutes les familles se limitent entre elles. Sans cela, ils imploseraient. Sans cela, ils pourraient brûler le monde simplement parce qu’ils sont en colère. “Oui. Oui t’as sans doute raison.” Mais est ce qu’il leur a vraiment trop donné ? Est ce que ça, est ce que leur avenir, est réellement supposé être une bénédiction ? Est ce qu’ils auraient vraiment choisi cela, si ça voulait dire avoir du pouvoir ? Ou est ce qu’ils laisseraient tomber leurs dons pour pouvoir n’être personne ? Pour pouvoir simplement être eux-mêmes ? Il se demande, quelques secondes, et pourtant la réponse lui paraît évidente. Il ne pourrait déjà plus vivre sans les illusions. Malgré ce qu’il ressent pour Fenrir, malgré ce qui est très probablement de l’amour, il n’hésiterait pas une seconde avant de choisir sa famille. Ils n’ont jamais été libres.

Tu me fais confiance, non ? Son regard se tourne vers celui de son amant, et pendant une seconde, le silence prend possession de la pièce, comme si quelque chose, quelque part en lui, essayait de le prévenir. Il y a quelque chose de dérangeant dans son sourire. Il y a quelque chose d’inquiétant dans l’air. Mais c’est Fenrir, pourtant. Dans un coin de sa tête, James se demande si la paranoïa que tout le monde indiquait comme premier symptôme est en train de l’atteindre. Plus tard, il se demandera pourquoi il n’avait pas fait confiance en son instinct, plutôt qu’en son coeur. Il ne fera plus jamais la même erreur. “Bien sûr.” Bien sûr qu’il lui fait confiance. Plus qu’à n’importe qui. Il ne fera plus jamais confiance en personne. Surtout pas en lui-même.

Il joue avec ses doigts, ouvre la bouche, et les mots s’enfuient comme s’il les avait déjà retenus trop longtemps. Il parle calmement, pourtant, de temps en temps, sa voix tremble, comme si même elle savait que c’était trop important pour être partagé, comme si elle aurait préféré l’emporter dans la tombe. “J’y ai été, à l’asile, y’a quelques semaines. Je sais pas pourquoi. J’arrivais pas à dormir, et je me suis dit que c’était bizarre, que personne de ma famille y aille jamais, alors que logiquement y’a bien des membres de ma famille dedans. Alors je suis entré par la porte principale, et au bluff, j’ai dit que je venais voir mes grands parents.” Il se souvient du visage neutre du gardien, du froncement de sourcil de sa voisine quand elle lui annonça que son grand-père était mort depuis bien longtemps, puis quand elle goba son mensonge d’explication et son sourire enfantin. “Je pensais pas que ça marcherait, mais personne a eu l’air très perturbé, et ils m’ont emmené voir ma grand-mère. La mère de ma mère.”

Il revoit les murs blancs et les tâches étranges sur la peinture. Il revoit cette dame, pas si vieille pourtant, avec quelques cheveux blancs, mais pas tous, avec les mêmes yeux que sa mère, les mêmes yeux que lui, le regarder avec un petit sourire. Il se souvient s’être présenté. Il se souvient de la clarté de sa voix. De la clarté de ses réponses. “Elle était heureuse de me rencontrer.” C’est ce qu’elle a dit, en tout cas. Qu’elle lui avait cousu un ours en peluche, pour sa naissance. Il ne se souvient pas l’avoir déjà vu. Il déglutit, et un petit sourire triste vient étirer ses lèvres alors que ses yeux ne quittent plus la paume de Fenrir. Il n’avait pas voulu comprendre, sur le coup. Pourtant, il n’avait aucun doute. “Elle est pas folle, Fen.” Ca sonne comme une lubie, comme un espoir vain, comme quelqu’un qui s’aveugle. Mais il ne la connaissait pas, cette femme. Il n’avait pas une seconde pensé s’attacher à elle. La curiosité avait été presque malsaine, presque masochiste. Il se demandait à quoi elle ressemblait, la folie familiale. Pas la cruauté. “Je pensais qu’elle l’était, et que ça se voyait juste pas trop, mais tout ce qu’elle disait avait du sens, et elle m’a dit qu’elle avait si peur de devenir folle qu’elle avait arrêté d’utiliser ses pouvoirs le jour de son mariage. Elle avait 20 ans. Elle a jamais fait apparaître un seul être vivant. Elle a jamais perdu la tête.” Ca lui arrache la gorge, parce que c’est une accusation directe envers sa descendante, envers celle que lui, il aime plus que tout. Pourtant c’est vrai. Au moins, il n’a plus à porter le secret seul.
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MessageSujet: Re: trust is a lie - James   trust is a lie - James Icon_minitimeJeu 20 Jan - 21:37

La confiance, c'est un mensonge. Une illusion qui prend si longtemps à devenir crédible, mais qui s'effondre en un battement de cils. Une illusion que ne pourra jamais plus revivre. Il s'en rend compte plus que jamais alors qu'il est en train de trahir, non pire encore, de détruire à jamais la confiance que James avait en lui. Lui-même se dit qu'après ce jour, il ne pourra plus jamais l'accorder à personne d'autre. Ni même à son père. Ils sont éduqués dans la méfiance de tout et de tout le monde, le blond aussi. Il sent l'hésitation, sa nature lui criant de ne pas révéler les secrets les plus lourds, ceux qui pourraient tant affaiblir le pouvoir familial. Il finit par parler pourtant et peut-être que c'est une preuve de force. D'aller à l'encontre de tous les instincts pour croire en l'autre. Quelle erreur. 

Quand James ouvre finalement la bouche, il lui donne toute son attention. Sa main ne se détache jamais de la sienne, serrant doucement ses doigts pour l'inciter à continuer. Lui montrer qu'il écoute, qu'il est là. Il ne l'interrompt pas, se contente de laisser la surprise s'afficher sur les traits de son visage. Ils ne parlent que rarement de leurs ancêtres et des anciens parrains, mais son amant encore moins que lui. Il sait ce qui arrive à ceux qui ont trop manipulé les illusions. Il sait ce que ses parents lui ont dit, il sait ce que James lui a confié et c'est un sujet douloureux, presque ignoré quand il n'y a qu'eux entre ces murs. Comme un brouillard trouble sur le destin tragique pour faire semblant de ne pas le voir.

Ses yeux s'agrandissent sous la surprise en entendant les révélations. La conclusion inattendue, le retournement de situation que personne ne doit soupçonner. Un plan machiavélique, et dans quel but ? La soif de pouvoir ? Quelque chose d'autre de plus dangereux encore ? La peur de voir la folie s'installer, la prévention trop hâtive. Enfermer le danger avant qu'il n'apparaisse, sans être certain qu'il soit vraiment là, à la base. "Tu veux dire que ta mère l'a envoyée là-bas alors qu'elle est encore en pleine possession de tous ses moyens ?" Sa main vient doucement se poser sous le menton de l'autre et il le force à croiser son regard. Son regard sincèrement surpris, sincèrement inquiet. La trahison qu'il doit ressentir lui fait mal au cœur et dire que ce n'est que la première qu'il va devoir affronter.

"Mais dans quel but ? Est-ce qu'elle a fait ça par prévention ou bien pour se débarrasser d'elle ?" Il se demande si James a fouillé plus loin dans les secrets familiaux, si rien ne fait sens ou si, au contraire, tout semble évident. Il soupire doucement, ses doigts caressant tendrement la pommette du blond. "Je suppose que tu n'as rien dit à ta mère. Ni à personne d'autre ?" Qu'il est le premier, mais que bientôt, il ne sera plus le seul au courant. Une information si sensible, un moyen de pression énorme. Son père sera heureux, mais lui, il a juste envie de vomir à cette idée. 
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MessageSujet: Re: trust is a lie - James   trust is a lie - James Icon_minitimeJeu 20 Jan - 22:46

La question flotte entre eux et il a l’impression que la réponse pourrait changer le cours du monde entier, alors que ce ne sont que des suppositions, alors que rien n’est jamais certain, alors qu’il ne saura sans doute jamais la vérité. “Je sais pas.” La conclusion tombe et elle est encore plus sinistre. Il n’en a aucune idée. Peut être que c’était pour le pouvoir. Peut être qu’elle la détestait pour une bonne raison. Peut être qu’elle était trop paranoïaque. Peut être, peut être, peut être. Il imagine sa mère plus jeune, avant sa naissance, fermer sans broncher la porte au visage de sa mère à elle, marcher jusqu’aux rênes du pouvoir sans regarder en arrière, et l’image ne paraît pas réaliste, ne paraît pas coller à celle qu’il connaît. Mais il ne la connaît pas, après tout. Il ne sait d’elle que l’illusion qu’il accepte de voir.

Son amant le force à soutenir son regard, et c’est plus difficile qu’il ne le pensait. Une autre question, toujours la même. “Je sais pas …” C’est faible, et un peu perdu. Il a l’impression de redevenir un enfant, devant le regard inquisiteur, devant les questions auxquelles il ne peut pas apporter de réponse. Le pire est sans doute la réponse la plus logique, et pourtant, il refuse de le voir. Pourtant, c’est impossible de réellement l’envisager. Elle avait sans doute une bonne raison. Elle ne pouvait pas être si cruelle. La caresse lui envoie un frisson agréable dans le dos et il se calme un peu, réalisant à peine qu’il avait commencé à respirer plus fort, plus vite, que les lumières qui brillaient au coin de ses yeux n’étaient pas vraiment dans la pièce.

Il rit un peu, à la dernière question. Ca, il peut y répondre. Ca, il n’a aucun doute que l’autre peut le deviner tout seul. “Bien sûr que non. J’ai pas le droit de mettre les pieds là bas, normalement. Tu m’imagines lui dire que non seulement j’y suis allé mais en plus je la soupçonne d’avoir envoyé sa propre mère en exil sans raison ? J’ose même pas imaginer sa réaction.” Ce serait terrible, sans doute. Il avait pensé, longtemps, avoir déjà vu le pire de sa mère, dans ses regards pleins de déception, dans son indifférence, mais finalement, il ne l’avait jamais vue en colère. “Peut être qu’elle a déjà préparé une chambre à mon nom là bas pour ce genre de situation.” Il a voulu détendre l’atmosphère, mais son sourire amusé ne rattrape pas le mauvais goût de la plaisanterie, et il est obligé de laisser sortir un rire et de poser un baiser sur le coin des lèvres de Fenrir avant de se relever. “Allez fais pas cette tête. C’est pas si grave, c’était il y a longtemps. On en saura sans doute jamais plus. A part quand ce sera moi le chef, peut être. Je te dirai.”

Il fouille dans les vêtements au pied du lit pour retrouver les siens, pour les remettre, fouillant les poches de sa veste une fois complètement vêtu pour vérifier qu’il a ses clés, ses cigarettes, et ses médicaments. “Bon allez. C’est pas tout ça mais le soleil s’est levé depuis un moment, et je suis presque sûr qu’on nous cherche déjà. Debout chéri.” Il lui tapote les fesses avant d’enfiler ses chaussures, et en voulant lui voler un simple dernier baiser, une sensation désagréable s’installe dans son estomac. Le baiser était trop étrange. Le regard de Fenrir était trop étrange. Mais comme cela devient déjà son habitude, il décide de fermer les yeux et de se moquer un peu, puis de faire semblant d’avoir oublié. “Je pars devant. Attend dix minutes, je serai déjà loin. A samedi prochain !” La sensation n’est pas partie. Lui, oui.
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MessageSujet: Re: trust is a lie - James   trust is a lie - James Icon_minitimeDim 30 Jan - 14:33

C'est un monde de mystères autour d'eux. Des tonnes de secrets qui pourraient certainement détruire les familles et pour lesquels il vaudrait sûrement mieux sacrifier sa vie que de les révéler. Tous les deux noyés sous tous les non-dits qui s'accumulent et qui empêchent de connaître réellement qui que ce soit, pas même leurs propres parents. Et même si James est parvenu à découvrir quelqu'un chose d'aussi important sur sa famille, il ne sait pourtant pas grand-chose. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'un tel geste peut bien cacher ? Qui est au courant ? Plus ils en découvrent, plus ils sont perdus. C'est sans fin et il déteste un peu cette vie, parfois. A se demander sans cesse s'il n'aurait pas préféré être du peuple qui place une confiance relative mais tranquille dans les lignées dirigeantes et qui ignore tout de ce qu'il se passe derrière les portes closes. Un monde où il aurait pu aimer James devant tous les regards. L'embrasser au milieu de la place publique et rire des choses simples. Etre léger.

Au lieu de ça, il l'observe avec une douleur cachée dans ses prunelles. Parce qu'il ne pourra jamais l'aimer sur la place publique, et probablement plus jamais non plus entre ces murs. Nulle part. Le semblant d'humour sombre du blond ne le fait pas rire, mais il voit bien que lui-même ne trouve pas ça amusant. Peut-être parce qu'ils ont bien trop peur tous les deux que ce soit vrai, finalement. Ou que ça le devienne. "Ne dis pas ça." Ses doigts viennent s'ancrer dans les cuisses de l'autre, l'empêchant de bouger trop tôt pour approfondir le baiser volé. Une dernière fois. Il sent que c'est bientôt la fin, que la bulle va exploser et que jamais il ne pourront y retourner. "Quand ce sera toi le chef, tu feras les choses bien. Nous ferons les choses bien." Il aimerait croire ses propres mensonges. Il espère que James le croira un peu, au moins.

Ses yeux ne quittent pas la silhouette de l'autre alors qu'il se relève et qu'il se rhabille. Il veut imprimer cette image de lui dans sa rétine à tout jamais. Dans la douceur de la lumière matinale, dans l'intimité de la nuit partagée, dans la beauté des sourires complices. Il ne bouge pas même lorsque James s'active et lui dit de bouger. Il le doit, mais il n'a pas envie d'aller voir son père. Et lorsqu'ils s'embrassent à nouveau, il ne bouge pas non plus. Ne répond pas vraiment à l'appel des lèvres de son amant et ce n'est que lorsque la porte se referme sur le vide qu'il expire. Que ses yeux piquent de façon désagréable. Que son estomac se tort. Qu'il a envie de vomir. "Je suis tellement désolé, James..." Un murmure de lâche qui ne pourra jamais effacer la pire des trahisons. Mais il a choisi et il se lève, se prépare, avant d'aller rejoindre son père.
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