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 revenge (fenames II)

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James

James


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MessageSujet: revenge (fenames II)   revenge (fenames II) Icon_minitimeVen 4 Fév - 0:08

Tout s’était passé extrêmement vite. Il avait l’impression d’être rentré de ce petit coin de paradis, de ce petit coin secret, il y a à peine quelques heures, et pourtant, deux semaines entières étaient déjà passées alors qu’il met un pied hors de chez lui et qu’il prend une grande inspiration. Il s’en souvient encore, de tout, comme si tout était arrivé en une heure. Comme s’il venait de tout vivre d’un coup. Il était rentré sans se douter de rien, et la journée s’était déroulée comme n’importe quelle journée. Les jours avaient défilé sans qu’il ne tique. Puis un employé lui avait dit que sa mère l’attendait dans son bureau, et comme d’habitude, son coeur s’était mis à battre plus vite, d’espoir ou d’anticipation, d’un peu des deux à la fois, et il se souvient encore qu’en ouvrant la porte, il s’était dit qu’il aurait au moins quelque chose à raconter à Fenrir. Le souvenir envoie un goût amer dans sa gorge et il serre les dents et ferme les yeux.

Le regard glacial de la matriarche l’avait empêché de dire quoique ce soit, mais ses mots avaient sans doute été les plus violents, alors qu’elle expliquait les faits sans montrer une seule émotion, alors qu’il restait confus et qu’elle lui demandait s’il avait été assez idiot pour non seulement lui désobéir, mais en plus se faire avoir comme un débutant par un camp ennemi. Il avait balbutié quelques sons qui n’avaient pas formé de vrais mots, l’incompréhension grandissant pour le protéger de la vérité. Elle s’était approchée, et les mots tendres lui avaient découpé un petit morceau d’âme, les menaces à peine voilées. Si ça se reproduit, elle trouvera bien un moyen pour le remplacer. Si ça se reproduit, il ne sera plus nécessaire de le garder. Son coeur était tombé dans son ventre et il avait ouvert la bouche pour se défendre, mais elle s’était bien vite refermée quand les bagues de la femme s’étaient enfoncées dans sa joue. Les souvenirs continuent de l’agresser, et il a du mal à respirer alors qu’il pose sa main sur sa joue. Il va en garder une petite cicatrice. Le contact physique avec elle lui avait tellement manqué que pendant une seconde, il avait été rassuré par la violence. Assez pour réaliser le reste.

Le reste des souvenirs est plus flou. Il était resté figé un long moment, et elle était partie. Quand quelqu’un était entré, c’était pour l’emmener dans sa chambre, et la porte avait été fermée, et le verrou avait été tourné, et les fenêtres ne s’ouvraient plus. L’isoler, le temps de récupérer ses conneries. Quelque chose comme ça. Il s’était assis sur son lit et des jours étaient passés alors qu’il ne faisait que s’endormir, se réveiller, fixer le mur, et se rendormir, essayant de se bercer de déni. Puis la réalisation n’avait plus pu être repoussée, et il avait explosé. Tout avait été brisé, tout sauf la fenêtre, imbrisable, tout sauf la porte, trop épaisse, tout sauf ce qui aurait pu le libérer. Ca ne pouvait être que lui. Ca n’aurait pu être que lui. La colère ne s’était atténuée que quand il avait senti son coeur se briser et qu’il n’avait plus pu respirer, quand il s’était écroulé au sol pour se replier sur lui même, quand les sanglots étaient si forts que les larmes n’arrivaient même pas à couler. Lui aussi, il ne voulait plus de lui. Lui aussi, il n’avait été là que jusqu’à ce qu’il ne soit plus utile. Lui aussi, il l’avait abandonné sans hésiter.

Les trois derniers jours, c’est son cerveau qui l’avait sauvé. Alors que rien ne paraissait valoir vraiment la peine de continuer, alors que ses pensées plongeaient plus profondément qu’elles ne l’avaient fait encore, il avait remué les mains, fermé les paupières. Un instinct de survie comme un autre. Quand il les avaient rouvertes, il était sur un bateau, au milieu de l’océan, les vagues le berçant, les accents exagérés des pirates autour de lui donnant des ordres qui n’étaient sans doute pas réalistes. L’île au trésor. Le dernier jour, Fenrir était apparu devant lui. Il avait pensé que ce n’était pas une bonne idée, qu’il ne pourrait rien faire, qu’il allait recommencer à pleurer. Mais la rage était venue, plus forte que jamais, en le voyant, et il avait déposé sur sa peau qu’il connaissait dans ses moindres détails autant de coups qu’il avait pu y déposer de baisers. L’illusion n’était partie que lorsque la porte de sa chambre avait été ouverte, et il s’était rendu compte qu’il pleurait toujours. Ce n’était pas assez.

Il a marché sans s’en rendre compte. L’appartement n’a pas changé d’un pouce. Il ne sait même pas comment il sait que c’est samedi, comment il espère vraiment y retrouver celui qu’il cherche alors qu’il n’est pas venu la semaine passée, alors qu’ils n’ont clairement plus vraiment de raison de s’y retrouver après ce qu’il a fait. Pourtant il s’assoit sur le lit, et il fixe la porte. Dans le coin de son oeil, les étoiles brillent trop fort, et dans ses oreilles, quelqu’un lui demande de bien regarder l’horizon pour s’assurer que l’ennemi ne les approche pas. Il les ignore en prenant une pilule, les brouillant un petit peu en même temps que le reste du monde. Quand la porte s’ouvre finalement, ses pupilles glaciales à lui sont celles qui cherchent à couper l’âme de l’autre. Trop vite pour que Fenrir ne puisse y faire quoique ce soit, il bouge ses doigts, et le monde autour d’eux disparaît pour ne laisser qu’un vide, eux étant les seuls corps qui flottent dans un monde entièrement noir. “Bonsoir, chéri.” Sa voix est aussi coupante qu’une lame. Il a envie de vomir de le revoir. Il a envie de pleurer et de s’accrocher à lui pour comprendre ce qu’il a fait de mal, pour comprendre pourquoi il lui a menti, pour savoir pourquoi il est si difficile à aimer. Il a envie de le tuer.
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Fenrir

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MessageSujet: Re: revenge (fenames II)   revenge (fenames II) Icon_minitimeDim 6 Fév - 17:05

Il pourrait mourir de culpabilité. C'est si étouffant qu'il a physiquement du mal à respirer dès qu'il s'arrête un peu trop longtemps pour repenser à la trahison qu'il vient de commettre. C'est si entêtant qu'il n'arrive plus à faire comme si tout allait bien, qu'il n'arrive plus à garder la face devant son père et les nouveaux hématomes qui naissent sur sa peau en sont la conséquence. Dans une logique malsaine, il avait toujours trouvé une raison valable à la violence qu'il devait encaisser et dans un certain sens, la douleur avait quelque chose de rassurant. Mais cette fois-ci, c'est plus évident encore que toutes les autres. Il les regarde dans le miroir, ces traces violacées sur sa peau trop pale et ce n'est pas assez. Il mérite tellement pire. Son père ne l'avait même pas remercié lorsqu'il était revenu avec les informations destructrices, ce matin-là. Il l'avait à peine regardé, hoché la tête comme si c'était normal. Comme si c'était la seule chose à faire et qu'il n'y avait pas lieu de féliciter une tâche aussi évidente. Il avait certainement raison après tout, se battre pour sa lignée, c'est le but de sa vie.

Les jours passent et la semaine s'écoule et James n'est pas là. Il est seul dans cette chambre un peu miteuse dans laquelle il s'était senti chez lui. Il s'était senti aimé. Il avait aimé. Les souvenirs rebondissent sur lui, entre les murs, le heurtent de plein fouet et font plus mal que tous les coups qu'il a pu recevoir. Il savait que son amant ne viendrait pas, mais il suffoque quand même et il se dégoûte. Il pleure alors qu'il ne mérite ni exutoire, ni pardon. Il ne sait pas trop combien de temps il reste, à genoux sur le sol près de ce lit vide et froid, à détester avec passion ce monde. Ce pouvoir dont il ne veut pas et ces familles qui cherchent à se détruire par derrière. A se demander ce que ça changerait, s'il n'était plus là. Et puis, il était parti en se disant qu'il reviendrait dans une semaine et la semaine d'après et celle d'encore après. Simplement pour se rappeler que grâce à James, il avait été heureux.

Il passe chaque minute de son temps libre sous sa forme préférée. Bien plus à l'aise en tant que loup qu'en tant qu'humain, il y a quelque chose de libérateur lorsque ses pensées passent en mode animal. C'est moins douloureux, bien plus primitif que la culpabilité. Une tristesse qui se transforme en rage et qu'il laisse exploser. Il ignore toutes les mises en garde sur la transformation prolongée, il y passe bien trop de temps. Mais il a l'impression que tout est de plus en plus dur à gérer à mesure que la date fatidique approche. James ne sera pas là. Il ne sera plus jamais là. Et pourtant, comme la semaine d'avant, lorsque la lumière de la lune remplace celle du soleil, il s'approche de cette chambre qu'il connaît par cœur.

Il ne le voit pas de suite lorsqu'il ouvre la porte. Pourtant, il le sent. Cette odeur familière qui vient titiller ses narines et qui vient allumer cette stupide lueur d'espoir qu'il s'était efforcé de refouler. Il croise le regard de James, une seconde à peine, et il sait. Il sait que s'il est là, c'est pour se venger. Pas pour l'aimer. L'espoir a été bref, mais il est tout de même destructeur. Sa voix est emplie d'une violence si tranchante qu'un frisson lui parcourt le corps. "James..." Pendant quelques secondes, c'est tout ce qu'il arrive à dire. Tout ce qu'il arrive à penser. James, James, James, James. Pardonne-moi. Aime-moi. Tue-moi. "Je n'avais pas le choix." Bien sûr que si, il l'avait. Il aurait pu trahir sa famille. Il aurait pu mourir pour son amant. Il aurait dû mourir pour lui. Tout à coup, il veut revenir en arrière pour tout changer. Mais c'est trop tard.
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James

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MessageSujet: Re: revenge (fenames II)   revenge (fenames II) Icon_minitimeDim 13 Fév - 1:41

En quelques secondes, il comprend la situation, et il sait déjà ce que lui va en faire. Il voit les hématomes, il voit les larmes dans les yeux qui ont dû s’y installer il y a plusieurs semaines déjà, il sent le désespoir palpable dans son odorat, il imagine les pensées destructrices qui tournent dans son cerveau. Il ne l’a sans doute jamais vu dans un si mauvais état, et pourtant il pensait l’avoir vu au plus mal, alors qu’il était couvert de bleus et qu’aucun de ses mots à lui ne pouvaient le convaincre que rien de tout cela n’était normal, que rien de tout cela n’était une preuve d’amour, qu’il serait mieux seul qu’avec sa famille. Ils n’avaient jamais vraiment réussi à se sortir de leurs illusions personnelles, mais au moins, ils se comprenaient. James pansait les plaies et Fenrir calmait les crises d’angoisse sans jamais vraiment forcer l’autre à se raisonner, sans dire ce qui était évident mais qu’aucun des deux ne réussissait à accepter. Ils acceptaient en silence et ils se soutenaient sans jamais forcer l’autre à sortir du trou dans lequel leurs familles les enfonçaient, de peur de devoir y rester seul. Mais ce soir, le trou est bien plus profond que jamais, et James est persuadé que Fenrir n’est pas encore à son niveau. C’est sans doute faux. La culpabilité n’a jamais été une émotion qu’il comprenait vraiment, et il n’a jamais pu calculer à quel point elle pouvait détruire quelqu’un. Il ne réalise pas à quel point son ancien amant est déjà à terre. Lui, il ne s’en veut pas, ni de ce qui est passé, ni de ce qu’il va faire. Il n’y a plus en lui qu’un coeur brisé et de la haine plein les veines.

L’illusion de vide se dissipe autour d’eux alors que les mots de Fenrir arrivent à ses oreilles, et il ferme les yeux en tremblant légèrement, en respirant comme il peut pour éviter de laisser la colère gagner. Il ne peut pas être impulsif. Il ne peut pas se contenter de lui faire du mal. Il doit le briser, ne laisser de lui plus qu’une coquille vide, pour avoir l’impression d’avoir pris une quelconque vengeance. Alors il profite du moment de flottement pour se replier un peu sur lui même, pour poser le bas de sa paume sur ses paupières et prendre une grande inspiration. “Je sais. Je sais.” Sa voix n’est plus aussi tranchante. Elle est plus basse, plus tremblante. Plus larmoyante, déjà, alors qu’une perle salée tombe sur son jean, puis une autre. “Je suis désolé. Je devrais pas être en colère. J’aurais fait la même chose à ta place.” Au fond de lui, une voix lui murmure que c’est très certainement vrai, mais il n’a aucun mal à la faire taire. “J’étais juste … J’étais tout seul et … Je pensais que … Je pensais que tu m’avais menti, que … Que tout ça, c’était faux, et je … J’ai cru que … J’ai cru que j’allais jamais pouvoir sortir et que j’allais … que j’allais … jamais te revoir et j’ai …” Sa voix se perd dans les aigus, puis dans les graves, mimiquant à la perfection la manière qu’elle avait de dérailler quand il perdait le fil de ses pensées, quand il n’arrivait plus à mettre de l’ordre dans ses émotions, quand la solitude l’avait étouffé trop longtemps. Quelque part, tout n’est pas un mensonge. Ce sont toujours les meilleurs mensonges.

Finalement, il se relève en essuyant d’un mouvement sec ses joues et ses yeux, pour se rapprocher. Le mouvement de main qu’il fait derrière son propre dos ne sert plus qu’à lancer dans les yeux de Fenrir une illusion mince, qu’à faire en sorte que quand leurs regards se croiseront, il ne puisse voir dans ses pupilles bleues que de la peine, mais pas la haine qu’il n’a aucune manière de cacher autrement. Rapidement, les mains de James sont dans la nuque de son amant et s’y agrippent comme si sa vie en dépendait alors que leurs lèvres se rencontrent. Le baiser est désespéré, salé de larmes, et peut être un peu trop agressif, mais étant donné l’état dans lequel est Fenrir, il a peu de doutes qu’il tique. “Je comprends, ok ? C’est fini maintenant. Je t’en veux, mais …” Un autre baiser, alors que ses mains s’accrochent à son haut, alors qu’il le tire vers le lit avant de venir poser un baiser sur le bleu qui décore sa mâchoire. “Je réussirai à te pardonner. J’ai juste besoin d’un peu de temps. Juste … prouve-moi juste que tu m’aimes encore, ok ? Prouve-moi que j’existe pour toi.” Les mots sont murmurés comme tant de fois auparavant, comme un code secret qu’ils s’étaient créées sans s’en rendre compte, entre les larmes et la douleur, entre la peine et la colère, quand les mains de l’autre étaient la seule chose qui leur permettait encore d’oublier qu’ils devraient rentrer, qu’ils devraient affronter le regard de leurs parents. Ils ont un goût plus amer que jamais dans la bouche de James alors que son ton reste faussement paniqué. Plus jamais personne ne pourra lui prouver qu’il existe. Plus jamais il ne pourra être certain qu’il n’est pas lui-même une illusion.
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Fenrir

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MessageSujet: Re: revenge (fenames II)   revenge (fenames II) Icon_minitimeMar 15 Fév - 21:46

Il observe l'homme en face de lui et il ne comprend pas. Il a l'impression que son regard emprisonne toute la haine du monde et puis, un clignement de paupières plus tard à peine, elle disparaît. Il pourrait jurer le voir trembler de rage et puis la seconde d'après, il redevient impassible. Il lui semble qu'il pourrait le tuer sur-le-champ et l'instant qui suit, il n'y a plus rien de déchiffrable sur les traits de son visage. L'espoir est balayé puis ravivé sans cesse, trop vite en si peu de temps, et il est incapable de bouger. Toujours planté devant cette porte qu'il n'ouvrirait pas même si James se jetait tout à coup sur lui avec un couteau. Il a presque envie qu'il le fasse, au fond.

Mais peut-être que la mort serait une fin bien trop tranquille et agréable qu'il ne mérite pas. Il mérite la souffrance. Il mérite son cœur qui se brise en voyant l'homme qu'il aime pleurer à cause de lui. Il mérite la vague de culpabilité qui redouble et qui lui donne envie de vomir. Il se rapproche sans se rendre compte du blond, le rencontrant à mi-chemin alors que ses doigts viennent essuyer les perles salées sur ses joues. Comme il l'a fait tant de fois auparavant. Cette fois-ci, il y a quelque chose d'étrange dans ce geste et il aurait dû se douter de la suite. Mais il est aveuglé par le besoin viscéral de faire taire la peine de James et de lui prouver qu'il n'a jamais voulu ça. 

Le baiser est encore plus étrange que l'étreinte. Les lèvres sont familières contre les siennes, le goût de sa langue et le même. Son corps, qui se découvre sous ses doigts curieux, n'a pas changé, si ce ne sont peut-être quelques kilos en moins. C'est le même homme. Mais ce n'est plus le même amour et il le sent dans leur échange, il le sent au plus profond de lui, mais il l'ignore. "Je t'aime, James." Il ne sait même pas s'il avait déjà lâché les mots à voix haute, un jour. Un sentiment évident pourtant tacite entre eux, mais ce soir, il a besoin de le dire. Comme si ça allait suffire à tout réparer. Comme si la pire des trahisons pouvait être justifiée par l'amour. Il n'y croit pas lui-même, mais il se laisse bercer par l'illusion.

Il vient se coller à ce corps qu'il aime, sur ce lit qui connaît tout de leur relation. Il a mal quand James appuie sur les hématomes alors que leur baiser est désespéré, mais la douleur a quelque chose de salvateur au travers de leurs larmes. Il veut tout donner à James, il veut ne plus rien avoir pour ne plus rien regretter. "James..." Le prénom est murmuré dans une intensité qu'il ne peut plus retenir. "Je veux te venger. Je veux te prouver que tu vaux plus que tous les autres." Ses mains viennent repousser doucement son amant pour qu'il le regarde dans les yeux et mesure la détermination des mots qu'il va prononcer. "Je tuerai mon père pour toi. Demande-le-moi, je le ferai."
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James

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MessageSujet: Re: revenge (fenames II)   revenge (fenames II) Icon_minitimeVen 11 Mar - 21:53

Les mains sur sa joue lui donnent envie de vomir, envie de pleurer, envie de disparaître et envie de le tuer d’un baiser. Pourtant, le cinéma doit continuer, et ce n’est qu’un sanglot qui lui échappe, un peu étranglé, un peu étouffé par la rage qui ne cesse de remuer dans son âme. Son plan marche, sans doute parce que Fenrir est trop dévoré par la culpabilité pour voir au travers des illusions, pour comprendre qu’il se fait berner, pour déceler les failles dans le masque, mais ça n’a pas d’importance, tant que ça fonctionne. Pourtant tout manque de dérailler, toutes ses manigances manquent de finir à la poubelle, alors que son amant prononce ces trois mots maudits, alors que les sentiments qu’ils n’avaient jamais eu le courage ou qu’ils n’avaient jamais pris la peine d’articuler explosent dans la pièce et laissent un goût amer sur la langue du blond. En cet instant, il manque de le tuer, de lui arracher la gorge avec les dents, devenant aussi sauvage que le loup que l’autre pouvait incarner. En cet instant, il sent le bout de ses doigts picoter, comme s’il était trop conscient qu’il pouvait le plonger en quelques secondes dans une illusion si violente et si cruelle qu’il ne pourrait jamais s’en relever, quitte à en perdre l’esprit, quitte à en perdre ce qui le retenait encore à ce monde. Il n’a pas le droit de dire ça. Il n’a pas le droit de le penser. Il n’a pas le droit de mentir. On ne fait pas ça à ceux qu’on aime. Aveuglé, encore, James refuse de s’avouer qu’il est prêt à bien pire envers celui qu’il aime plus que n’importe qui.

Il se retient, pourtant, au dernier moment, et il en bénit les cieux alors que leur baiser se fait plus profond, alors qu’il imagine dans sa tête la suite des évènements, leurs corps qui se retrouvent une dernière fois pour laisser l’autre espérer, pour lui donner tout ce qu’il peut lui donner simplement de manière à le lui arracher plus violemment encore. Mais le baiser se termine avec son prénom murmuré, et il grogne un peu de désespoir en forçant pour revenir contre ses lèvres, au moins jusqu’à ce qu’il parle. De nouveau, il a envie de l’étrangler, pour ses mensonges et pour ses illusions. Mais la suite de la promesse résonne entre ses oreilles sans réellement faire de sens pendant quelques secondes, et il garde son regard planté dans le sien sans comprendre. Puis soudain, ça le frappe. Soudain, il réalise la force de la culpabilité. Soudain, son plan empire encore.

Les larmes dans ses yeux ne sont plus complètement factices mais il les ignore alors que ses lèvres viennent retrouver celles du blond, alors que ses mains tremblantes glissent sous son t-shirt pour caresser la peau blessée, alors que les vêtements volent et que son corps vient retrouver celui de son amant une dernière fois, sans réponse, sans attendre réellement un consentement qu’il sait toujours présent, profitant sans doute trop de l’état de faiblesse de l’autre pour le blesser encore un peu plus. Il veut que plus jamais il ne puisse toucher quelqu’un sans penser à lui. Il veut que plus jamais il n’atteigne le septième ciel sans se dire qu’avec lui, ce septième ciel avait un goût différent. C’est passionnel, peut être un peu trop violent, peut être un peu trop amoureux, et il se brise un peu plus le coeur dans la foulée alors qu’il s’empêche de réaliser totalement à quel point il ruine l’acte pour lui aussi, à quel point il ne pourra plus jamais toucher un corps sans ressentir cette sensation de trahison, cette solitude dévorante, et cette cruauté sans limites.

Quand leurs corps finalement s’écroulent l’un à côté de l’autre, sa main se pose doucement sur la joue de Fenrir, et le baiser qu’il lui donne est si tendre qu’il pourrait presque être un adieu, si ses mots ne le contredisaient pas. “Tue-le. Et reviens-moi après. Me laisse pas tout seul. Promis ?” La voix est tendre et doucereuse, venin de serpent sur sa langue. Le plan n’a pas de fin et pourtant tout se passe trop vite, si vite qu’il peut ravaler son coeur serré et la bile dans sa gorge. Au fond de lui, une part de sa jeunesse lui supplie de ne pas faire cela, de ne pas envoyer Fenrir vers une sorte de mort, de ne pas le forcer à sacrifier ce dont lui est incapable de se passer. Mais déjà, il apprend à la bâillonner. Déjà, il accepte l’idée de laisser son innocence et son humanité derrière pour apaiser la haine.
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